Les membres de France Eau Publique sont réunis autour d’un triple principe fondateur :
- L’eau est un bien commun ;
- L’accès à l’eau pour tous constitue un droit humain inaliénable ;
- La nécessaire performance de sa gestion doit être mise au service exclusif de l’intérêt général.
Les membres de France Eau Publique affirment que la gestion de ce bien public et vital ne peut être soumise à des intérêts privés et considèrent que seule la gestion publique de l’eau permet de garantir une gestion durable et solidaire du service public, de son patrimoine et de la ressource.
Transparence, Solidarité, Performance durable et efficience, Proximité et implication des parties prenantes : les membres de France Eau Publique s’engagent autour de valeurs fortes et structurantes, au service de la gestion publique de l’eau et de l’intérêt général.
La gestion publique de l’eau
Progressivement, les usagers s’approprient la question de l’eau et en font un objet de citoyenneté. Au-delà de simples enjeux techniques, la gestion publique véhicule des valeurs porteuses de sens, autour de la notion de partage d’un bien commun.
Pour autant, le monde de l’eau, qu’il soit public ou privé, est aujourd’hui confronté à des défis majeurs. Les services publics liés à l’eau doivent s’adapter à un monde en pleine mutation, à la fois en termes environnementaux, avec les impacts du changement climatique sur la disponibilité et la qualité de la ressource en eau, mais également en termes institutionnels, avec la réorganisation de la gouvernance de l’eau due à la réforme territoriale en cours, et en termes financiers, face à un modèle économique en forte tension.
Face à ces défis, nous affirmons notre exigence : garantir à tous l’accès durable à une ressource de qualité. Ceci suppose de préserver la ressource en eau, en s’appuyant sur une gouvernance adaptée aux territoires et sur un modèle économique pérennisé. La gestion publique représente un choix d’avenir pour les territoires : permettant aux collectivités et aux élus de maitriser l’ensemble des outils relatifs au cycle de l’eau, elle contribue à la cohérence des politiques publiques et permet d’impliquer l’ensemble des acteurs du territoire vers la construction de la société de demain.
Les interdépendances et la solidarité au cœur du partage de l’eau
Assurant l’approvisionnement en eau potable et le traitement des eaux usées de plus de 45 % de la population française, les acteurs publics locaux sont pleinement engagés au quotidien pour une gestion publique de l’eau solidaire, transparente et durable. Réunis au sein de France Eau Publique, ils réaffirment le principe de non-marchandisation de l’eau et la nécessité de favoriser le dialogue entre les différentes parties prenantes, pour forger une nouvelle culture collective de l’eau.
La gestion durable de la ressource en eau impose en effet la solidarité et, concept moins moralisateur, la reconnaissance des interdépendances entre les territoires (amont / aval, urbain / rural, « riche » en eau / « pauvre » en eau…) et entre les usagers (domestiques, agricoles, industriels, énergéticiens…) y compris, si l’on peut parler « d’usagers », les milieux et la biodiversité. Son partage équitable et la préservation de sa qualité nous obligent à travailler les uns avec les autres pour rechercher des solutions et des compromis et éviter d’en arriver à des « guerres de l’eau »
Face au dérèglement climatique, la réussite de nos ambitions pour l’eau est conditionnée par notre capacité à changer fondamentalement de modèle pour faire de l’eau une véritable matrice des politiques publiques. Urbanisme, aménagement, agriculture, alimentation, énergie ou bien encore industrie : plus aucun projet de territoire ne devrait pouvoir être conçu sans intégrer l’eau dès l’amont, dans une approche décloisonnée et transversale.
Prévenir plutôt que guérir : adapter l’innovation aux besoins de territoires
La durabilité de la ressource en eau et notre capacité à pouvoir la transmettre dans de bonnes conditions aux générations futures ne pourra se faire sans une vision de long terme, portée exclusivement par l’intérêt général.
Les opérateurs publics membres de FEP privilégient l’accompagnement de la transition agricole et écologique sur leurs aires d’alimentation de captage pour préserver la qualité de l’eau. Les traitements de dépollution des eaux, toujours plus énergivores et consommateurs de ressources, ont des coûts économiques, énergétiques, environnementaux et sociaux significatifs. Ces coûts peuvent être limités voire évités en déployant des actions de prévention.
Il ne s’agit pas de rejeter la technologie et les solutions innovantes qui peuvent s’avérer précieuses pour peu qu’elles soient au service de l’intérêt général et non d’une logique où pollueurs et dépollueurs se trouvent alliés dans la course technologique. N’ayant aucun intérêt financier ou commercial à faire prévaloir dans leurs choix technologiques (ce sont leurs dépenses et donc celles de leurs usagers y compris les plus pauvres), les opérateurs publics portent une ambition sincère de sobriété tant quantitative que sur les traitements de l’eau.
France Eau Publique et la gestion publique vue par ses membres
Nous devons anticiper les conflits d’usages, il faut que chacun soit responsable dans sa gestion au quotidien.
Christophe Lime, Président de France Eau Publique, Vice-président du Grand Besançon Métropole
On ne peut plus vivre dans l’entre-soi des acteurs des politiques de l’eau. Nous devons encourager le désilotage des politiques publiques (… ) Sans eau on ne développe pas son territoire.
Danielle Mametz, Vice-présidente de France Eau Publique, Vice-présidente du SIDEN-SIAN
La solidarité dans la sobriété et la recherche de la protection des nappes et des zones de captages sont deux enjeux majeurs portés par la FNCCR.
Hervé Paul, Vice-président de la FNCCR, Vice-président de la Métropole Nice Côte d’Azur
L’idée fondatrice de FEP est que l’eau est un bien commun qui ne peut faire l’objet d’une marchandisation.
Yvon Pacquit, Vice-président de la communauté d’agglomération du Centre de la Martinique
La gestion publique de l’eau c’est prendre le temps de prendre des décisions que l’on peut mener jusqu’au bout.
Sylvie Cassou-Schotte, Vice-présidente de Bordeaux Métropole
L’avenir du secteur de l’eau se joue à deux niveaux : au niveau national avec le renforcement des intercommunalités spécialisées et au niveau européen avec la prise en compte des régies par l’Europe.
Paul Raoult, Vice-président à la FNCCR, Président SIDEN-SIAN
Le défi est de repenser le modèle économique des services de l’eau pour que nous ayons encore et toujours une gestion publique efficiente, soutenable, résiliente, adaptée aux territoires et qui réponde aux besoins des habitants du territoire
Anne Le Strat, Docteure en géopolitique, Ancienne présidente d’Eau de Paris
L’acteur public a tout intérêt à travailler avec tous les partenaires du territoire (…) Plus la ressource sera abîmée, plus la question démocratique se posera.
Gérard Schann, administrateur du SDEA Alsace Moselle
La conviction de FEP est de pouvoir travailler de manière structurée entre les acteurs publics locaux de l’eau, travailler sur la mise en commun des meilleures pratiques et faire reconnaître la gestion publique locale au niveau français et européen.
Joseph Hermal, Directeur général du SDEA Alsace-Moselle
Il est nécessaire de convaincre pour expliquer que la gestion publique est la meilleure manière de gérer l’eau dans un contexte de pénurie et de dégradation de la qualité de l’eau.
Yves Kocher, Directeur général des services d’Eaux de Vienne – SIIVER
Face au changement climatique, il est nécessaire de passer d’une approche technologique à une approche systémique. le réseau d’acteurs au sein de FEP nous permet d’y travailler.
Stéphane Gillis, Directeur général du Syndicat des Eaux de l’Aube (SDDEA) et de sa régie publique
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