Mobilisation pour la santé publique: Signature de la Tribune PFAS d’AMARIS

L’association AMARIS, (Association Nationale des Collectivités pour la Maîtrise des Risques Technologiques Majeurs) a rédigé une tribune sur les PFAS à laquelle France Eau Publique apporte son soutien en apposant sa signature.  

Sont évoqués, la contamination généralisée par les PFAS de tous les compartiments (air, eau, sol) et de l’alimentation et l’exposition massive des populations qui en résulte, les risques sanitaires désormais avérés, l’absence de dispositif d’aides aux collectivités, notamment rurales, pour y faire face. L’application du principe pollueur payeur et l’engagement d’études scientifiques poussées sur les impacts sanitaires et environnementaux sont également mentionnés.

Vous trouverez ci-joint le texte de la Tribune :

Chaque jour, de nouveaux territoires contaminés par les PFAS révèlent l’ampleur d’une crise
sanitaire et environnementale que nous ne pouvons plus ignorer. Ces polluants éternels sont
omniprésents : dans l’eau, les sols, l’air, jusque dans nos propres organismes. Leurs effets sur la
santé sont désormais avérés. Face à cette contamination, des habitants sont contraints de
renoncer à l’eau des puits, aux produits de leur jardin, tandis que des traitements lourds et coûteux
sont nécessaires pour continuer à boire une eau potable. Et, trop souvent encore, le manque de
données empêche d’identifier l’origine de la pollution. Même lorsqu’elle est connue, le principe du
pollueur-payeur demeure, dans les faits, inappliqué et s’inverse en situations de pollué-payeur.
Des décennies de rejets industriels ont entraîné une contamination durable de l’environnement, de
la chaîne alimentaire et des populations. Malgré la compétence exclusive de l’État en matière
d’installations classées et l’existence d’un plan d’action interministériel, les collectivités se
retrouvent seules face aux conséquences de ces pollutions. Les communes et les territoires ruraux
en payent le prix fort. Aucun dispositif national de soutien n’a été prévu. Aucun suivi
épidémiologique spécifique, aucune instance nationale de travail associant l’ensemble des acteurs
n’a été créée.

Nous, maires et présidents d’intercommunalités, nous ne pouvons nous résoudre à abandonner nos
concitoyens ni à laisser perdurer une situation mettant en lumière des dysfonctionnements
majeurs :

  • Sanitaire : l’exposition chronique aux PFAS présente un risque avéré pour la santé humaine.
  • Démocratique : l’insuffisance de données fiabilisées et partagées avec les services de
    l’Etat ne nous permet pas d’informer la population et d’assurer sa protection.
  • De justice : les pollués paient à la place des pollueurs et nous refusons de faire porter cette
    charge sur le contribuable ou l’usager des services publics de l’eau.
  • D’inégalité territoriale : toutes les collectivités ne disposent pas des moyens pour agir.

Nous alertons sur notre incapacité à faire face seuls et appelons à la création d’une commission
d’enquête parlementaire afin d’évaluer la situation et les difficultés qu’elle fait peser sur les
collectivités. En attendant ces travaux, nous demandons des actions immédiates.
Le principe pollueur-payeur n’est pas appliqué. Il est urgent d’instaurer sans délai des mesures pour
assurer le soutien financier des collectivités confrontées à des restrictions d’accès à l’eau potable,
et la prise en charge intégrale de la dépollution des eaux souterraines et des sols.
Parce que savoir est un droit mais aussi une nécessité, nous appelons au déploiement d’études
scientifiques, permettant une connaissance territoriale des impacts sanitaires et
environnementaux et à la mise en place d’outils adaptés de surveillance de la qualité de l’eau, de l’air, des sols et de la santé.

La santé publique est en jeu : les PFAS concernent chacun d’entre nous, maintenant et pour l’avenir.
Il est urgent d’apporter une réponse collective et cohérente aux causes et conséquences de cette
pollution majeure.

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