Installation de panneaux photovoltaïques rotatifs des Eaux de la Veaune

Panneaux photovoltaiques des Eaux de la Veaune

Le syndicat des Eaux de la Veaune, situé de la Drôme des collines jusqu’aux contreforts Archédois, gère en régie la production et distribution d’eau potable dans 16 communes, ainsi que des contrats de délégation de service dans 3 communes.

Eaux de la Veaune a connu un moment fort cet été avec l’inauguration de 4 trackers photovoltaïques. Ce projet d’un coût de 250.000 euros vise à améliorer l’autonomie énergétique du syndicat qui distribue l’eau potable pour 20 000 habitants des communes membres. Entretien avec Pierre Savinel, directeur du syndicat.

Q : Pourquoi avoir mis en place des panneaux photovoltaïques rotatifs ?

R : A Eaux de la Veaune, nous avons la chance de distribuer une eau de très bonne qualité, qui ne nécessite aucun traitement ni chloration : cet apport de la nature nous oblige et nous a permis de développer une sensibilité environnementale forte. En matière d’énergie, après avoir déjà souscrit des contrats d’énergie verte et locale, avant même l’envolée des coûts nous avions déjà initié une réflexion pour étudier si, plutôt que d’acheter de l’énergie, nous ne pouvions pas en produire nous-mêmes.

Nous avons commencé par réfléchir à la pose de panneaux photovoltaïques sur des structures existantes, mais la revente n’était pas intéressante économiquement et les toits fixes permettaient une production importante, mais très ciblée dans le temps et donc peu propice à l’autoconsommation. En participant à des salons, nous avons finalement rencontré OKwind. 

La solution identifiée a été l’installation d’ombrières photovoltaïques rotatives. Orientées en temps réel pour être en permanence positionnées de façon optimale par rapport au soleil, elles permettent une production d’électricité verte, décarbonée et locale qui peut plus facilement être exploitée en autoconsommation par la station de pompage en adaptant la régulation du remplissage des réservoirs. Une production ainsi optimale est près de 70% supérieure à une installation fixe et surtout plus stable dans la journée.

Q : Quelles difficultés avez-vous rencontrées en termes de capacités techniques ou d’autre type ?

R : Au début nous avons eu du mal à apprécier fiabilité technique et économique la réalité de l’offre d’OKwind. Finalement, nous avons pu échanger avec des agriculteurs locaux qui avaient déjà mis en œuvre ces panneaux photovoltaïques rotatifs pour des élevages agricoles, et qui avaient notamment pour contrainte de ne pas pouvoir moduler leurs besoins en électricité en fonction de la production solaire (car ils géraient des animaux vivants pour lesquels il fallait impérativement un certain niveau de ventilation par jour). Forts de ce retour d’expérience, nous avons lancé une consultation, pour laquelle 9 structures ont retiré le dossier, mais seul OKwind a fait une proposition. 

Q : Quels bénéfices retirez-vous de l’installation de ces ombrières photovoltaïques ?

R : Avant, pour minimiser les coûts d’énergie on remplissait les réservoirs en heures creuses et on maintenait des niveaux de sécurité en essayant de ne pas trop pomper en heure pleine. Désormais nous avons des capteurs au niveau des installations qui nous permettent de connaitre en temps réel la production photovoltaïque : quand elle est importante en journée les pompages se mettent en route, quand elle ne l’est pas, on laisse descendre les réservoirs jusqu’à un niveau minimum de sécurité, que ce soit pour la défense incendie ou pour l’alimentation des abonnés, de manière à minimiser les pompages en heures pleines tout en maintenant une sécurité d’approvisionnement des abonnés satisfaisante. 

 Au-delà de la réduction des coûts, cette installation a également un impact environnemental. Nos modes de consommation n’avaient pas trop changé depuis 20 ans, or dans le contexte du changement climatique, nous souhaitions développer une démarche plus vertueuse. 

L’installation de cette technologie a également été un élément mobilisateur pour les équipes, qui ont participé à la mise en place des ombrières et ont apprécié de participer à cette démarche innovante. Les équipes sont directement impliquées : ce sont elles qui réalisent directement la supervision des contrôles en modifiant les paramétrages de remplissage de réservoirs. 

Q : Quelles sont les conditions ou leviers nécessaires pour répliquer un projet de ce type dans une autre structure rurale ?

R : Au départ il faut avoir du foncier disponible, notamment en dehors des périmètres immédiats de protection des captages, sur lesquels l’ARS refuse que soient mises en place des installations photovoltaïques. 

Après, l’enjeu est de réussir à maitriser sa capacité et de varier sa consommation et d’adapter le remplissage de réservoirs en fonction de la présence d’électricité photovoltaïque ou pas. 

Nous sommes très ouverts au dialogue avec d’autres structures : nous recevons régulièrement des visites d’autres collectivités publiques telles que des communautés de communes, communautés d’agglo, mais aussi des syndicats des eaux. Nous attendons d’avoir un an de fonctionnement sur cette technologie avant éventuellement de la déployer également sur deux autres sites. 

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